
La gueule défraîchie de la veille, quelques souvenirs un peu flous, à garder précieusement. Le plus marrant dans tout ça, qu’on se le dise, c’est quand ton esprit sursaute d’un coup pour te signaler quelques bribes de ces conversations d’éméchés. Genre, quand tu croyais bon, d’aller chercher de la mescaline en ville, alors que tu t’étais jurée de toucher à la drogue après la soixantaine, quand tu te mettais à parler anglais, ou alors, quand t’as voulu sauter par la fenêtre juste pour savoir ce que ça faisait de tomber de 4 étages.
Tu vacilles entre culpabilité de te laisser partir dans la déchéance la plus totale, ou de sourire des moments gênants que t’apportent les rencontres hasardeuses de la nuit. Y’a eu aussi les danses endiablées dans les boites miteuses de la ville, les baisers regrettés, les baisers non donnés, par gêne ou par complexe d’infériorité, les thèmes que t’as jamais osé aborder, de peur de passer pour encore plus marginale que tu ne le parais déjà.
Tous ces souvenirs qui jaillissent quand, enfin, le chemin du retour t’apparaît comme indispensable. A un moment, faut reprendre la vie, la vraie, la chiante. Tu sais ce truc monotone, routinier. Tous ces petits flashs qui reviennent lentement, le Lundi matin à 7h30 devant ton café encore trop chaud pour être savouré, mais que tu saboteras à cause d’une alarme qui t’a ordonné pour la dixième fois en 10 minutes de te lever.