Fugue : respirer malgré la camisole chimique

Publié le 25 août 2025 à 22:02

Je marche dans la nuit et derrière moi, les murs blancs s’éloignent. Les blouses, elles me regardent partir, bouche bée, incapables de comprendre que je ne suis pas un dossier. Les pilules tintent dans ma poche, petites menottes chimiques censées me calmer. “T’essaies de me faire taire avec des bouts de plastique et de poudre ? Raté.

La camisole chimique, je la connais bien. Elle s’infiltre dans mes veines, me fait flotter entre somnolence et malaise, me rend docile aux yeux du système. Mais dehors, je respire enfin. Les médicaments peuvent bien faire ce qu’ils veulent, je sais que mon esprit reste libre, indomptable, insolent.

L’air libre après 48 heures

48 heures. Le seuil magique. Avant ça, le système pense encore me contrôler. Après ? Je redeviens fantôme administratif. Les certificats, les ordonnances, les décisionstout tombe. Je reviens, c’est une nouvelle histoire, un nouveau numéro à remplir. Mais moi, j’ai déjà gagné : j’ai respiré, j’ai marché, j’ai ri de tout ce qu’ils croyaient m’avoir pris.

Plus longtemps ? Trois semaines, un mois… je deviens invisible sur le papier, mais entière dans ma tête. Chaque pas hors de l’hôpital est un cri silencieux : je refuse d’être enfermée, même sous camisole chimique.

Pourquoi je fugue vraiment

Ce n’est pas juste fuir un bâtiment. C’est :

Refuser de me laisser enfermer par des lois, des règles, des pilules imposées.

Reprendre le contrôle sur mon corps, mon esprit, mes décisions.

Sentir la vie frémir dans chaque souffle, même quand le système voudrait m’éteindre.


Le cannabis ? Mon allié discret. Pas un miracle, juste une respiration douce qui me rappelle que je peux exister autrement, que mon corps n’est pas une propriété à contrôler, mais un espace à habiter pleinement.

La fugue, mon manifeste

Les trottoirs deviennent des couloirs de méditation, les lampadaires des guides, les bruits de la ville des symphonies. Chaque fugue est une lettre au système :

Je ne suis pas un chiffre

Je ne suis pas un dossier

Je refuse vos camisoles chimiques


Même trois semaines, même un mois, même un an… je fuis, je reviens, je respire. Et chaque fois, je réécris mes règles. “Vous pouvez m’enfermer, mais jamais mes rêves, jamais ma pensée, jamais ma liberté.”